Le débat ne finira pas tant qu’il n’y a pas d’explications plus poussées des modifications prévues.
Pour ma part, suite aux explications du Ministre Lobognon sur les raisons du boycott du groupe parlementaire PDCI, parti et membre allié du RHDP, je veux bien qu’on insiste sur certains points.
Rappel de l’article amendé, article 58 nouveau:
« La famille est gérée conjointement par les époux dans l’intérêt du ménage et des enfants. Ils assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille, pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir. »
*en italique les interrogations des députés du PDCI
1. L’absence de chef de la famille ne va‐t‐elle pas entraîner la désintégration de la cellule familiale ?
2. L’absence de chef de la famille ne va‐t‐elle pas poser de problème de nom patronymique de la famille ?
3. L’absence de chef de la famille ne pose‐t‐elle pas de problèmes avec nos valeurs sociétales inscrites dans la bible, le coran, nos religions traditionnelles qui prévoient explicitement un chef ?
4. Enfin, l’absence de chef de la famille apporte‐t‐elle un réel avantage à la société, comme est censée le faire toute loi ?
L’intégration de la notion « gestion conjointe de la famille » en remplacement de « L’homme est le chef de famille » induit-elle une absence de chef, comme l’interprète la plupart d’entre nous?
Si oui, quelles conséquences pourrait-il y avoir, notamment sur les points de désintégration familiale et de valeurs sociétales, en liaison avec les religions (même s’il est vrai que nous sommes dans un état laic) ?
Sur la question du patronyme, la réponse du Ministre me convient totalement: « Cet argument fait une fâcheuse confusion entre la loi relative au mariage et celle relative au nom. En effet, l’attribution du nom patronymique est prévue par la loi n°64-373 du 7 octobre 1964 modifiée par la loi n°83-799 du 2 août 1983. Cette loi qui traite de l’attribution du nom patronymique aussi bien s’agissant des enfants légitimes que des enfants naturels n’est pas concernée par la modification concernée. Ce n’est donc pas la qualité de chef de famille qui détermine l’attribution du nom patronymique. »
Si non, le fait de ne pas l’avoir mentionné laisse-t-il un vide?